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Êtes-vous une jeune personne atteinte de maladie cardiaque? Combien de fois s’est-on étonné du fait que vous ayez un problème cardiaque à votre âge?
Plusieurs personnes ont du mal à croire que j’aie survécu à une crise cardiaque à l’âge de 38 ans. Certains affichaient même un scepticisme à l’hôpital tandis que je faisais ma crise!
À l’issue de mon expérience, je crois qu’il est important que nous luttions contre la perception que seules les personnes d’un certain âge reçoivent un diagnostic de maladie cardiovasculaire. Il s’agit-là d’une opinion fausse très répandue qui peut être nuisible à la société et avoir des conséquences dévastatrices.
Après avoir fait une crise cardiaque massive en 2014, je me suis retrouvée à l’unité de soins intensifs. Infirmières et médecins entraient en file indienne dans ma chambre pour me dire qu’« on ne parlait que de moi dans l’hôpital ». Personne ne pouvait croire qu’une jeune femme de 38 ans venait tout juste de faire une crise cardiaque.
Moi non plus d’ailleurs! Je croyais que les crises cardiaques, ça n’arrivait qu’aux « vieux ». Pas vrai?
Faux!
Quelques mois après ma crise cardiaque, mon père m’a amenée à l’hôpital pour m’inscrire à un programme de réadaptation cardiaque. Nous étions là tous les deux, dans la salle d’attente, quand tout à coup l’infirmière s’adressa directement à mon père pour lui demander s’il était le patient.
Ayant compris qu’il s’agissait d’une présomption de sa part, l’infirmière en fut très confuse. Certes mon père et moi avons le même nom de famille, mais comme tant d’autres, elle s’était laissée prendre au piège de l’âgisme.
Au début, les séances de réadaptation ont renforcé ma perception que les maladies cardiaques, c’est une affaire de personnes âgées. Après tout j’étais la plus jeune des participants dans ce programme!
J’attirai beaucoup l’attention et tous les autres patients étaient curieux de savoir ce qui m’était arrivé. Ils voulaient comprendre pourquoi j’étais là, moi qui étais tellement plus jeune qu’eux!
Cette expérience me laissa un peu confuse. Les jeunes pensaient-ils qu’ils n’avaient pas besoin de prendre part à un programme de réadaptation cardiaque? Se pouvait-il que le stigmate social fût juste après tout?
Un peu plus tard, un autre jeune patient se joignit à mon programme de réadaptation cardiaque. Il avait besoin d’un remplacement valvulaire en raison d’une malformation cardiaque congénitale que les médecins surveillaient depuis sa naissance.
Ce fut une bonne chose, pour les patients plus âgés, de voir que les troubles cardiaques existent aussi chez les jeunes. Souhaitons que cela leur ouvrît l’esprit.
En ce qui me concerne, rencontrer quelqu’un de mon âge qui avait un problème cardiaque me rassurait. Plus tard encore, un autre jeune homme ayant besoin d’une nouvelle valve cardiaque se joignit à nous. Désormais, deux jeunes gens allaient pouvoir se joindre à moi pour changer la perception que l’on a sur le lien entre l’âge et les maladies cardiaques!
Depuis ce jour, j’ai rencontré tellement de personnes de mon âge qui ont lutté contre une maladie cardiaque que j’ai l’impression de faire partie d’un petit club à présent.
Et vous savez quoi? Aucun d’entre nous ne porte de jugement sur l’âge de l’autre, parce que nous savons que les maladies cardiaques n’affectent pas que les personnes âgées.
Ces perceptions ne sont pas seulement trompeuses; elles peuvent aussi être dangereuses, en particulier lorsqu’elles se répandent dans la profession médicale.
Des amis m’ont dit être allés chez le médecin pour un malaise qu’ils croyaient susceptible d’avoir rapport avec le cœur. Ils se sont fait dire qu’ils étaient « trop jeunes » pour s’inquiéter de leur cœur, et le médecin a écarté leurs symptômes sans même vérifier réellement s’il y avait un problème ou non.
Cela me rend furieuse, car ça m’est arrivé à moi aussi.
Dans l’année qui a précédé ma crise cardiaque, je souffrais d’œdème bilatéral des jambes (c’est-à-dire que mes deux chevilles étaient enflées). Or l’enflure des jambes est un symptôme classique de la maladie cardiaque.
J’ai rencontré un cardiologue, mon médecin de premiers recours et même un rhumatologue pour en déterminer la cause. Ils ont fait des tests cardiaques, mais au final ils m’ont dit que je faisais de l’arthrite parce qu’ils étaient incapables de trouver quoi que ce soit d’autre qui n’allait pas chez moi.
Je leur ai mentionné que j’avais des antécédents familiaux de cardiopathie, et aussi que j’avais déjà reçu un diagnostic d’hypercholestérolémie et d’hypertension — trois éléments qui sont tous des facteurs de risque de maladie cardiaque.
Je les ai également informés que j’étais essoufflée lorsque je montais les marches et que j’en étais venue à prendre l’ascenseur où que j’aille. Cela aussi est un symptôme de maladie cardiaque.
Malgré cela, les médecins ont tenu à me rassurer : j’étais « trop jeune » pour m’en faire et mon état n’avait assurément rien à voir avec mon cœur. On ne m’a jamais prescrit de médicaments et je leur ai fait confiance. Ils m’ont incitée à penser que j’allais bien et qu’il n’y avait rien d’inquiétant à mon sujet.
Moins d’un an après, je faisais une crise cardiaque et depuis, mes jambes n’ont plus jamais enflé.
La maladie cardiaque est presque 5 fois aussi fréquente dans la soixantaine que dans la trentaine ou la jeune quarantaine. Mais elle peut survenir à tout âge.
D’après les Centers for Disease Control and Prevention, presque 5 % des Américains de moins de 45 ans et environ 12 % des Américains de 45 à 64 ans ont déjà reçu un diagnostic de maladie cardiaque.
Les personnes qui ont des symptômes de problème cardiaque fondé ne devraient pas être éconduites sous prétexte qu’elles sont « trop jeunes ». Cette perception peut être nuisible pour les patients, car ils peuvent se retrouver ainsi privés de soins qui pourraient protéger leur cœur et leur corps ou réduire leur risque de cardiopathie.
Je me demande parfois si ma crise cardiaque aurait pu être prévenue si on m’avait prise au sérieux et que l’on m’avait prescrit un plan de traitement approprié. Vingt pour cent de mon cœur a été endommagé.
Cela fait cinq ans que j’ai eu ma crise cardiaque. Je ne suis plus en réadaptation, mais je souffre toujours de maladie cardiovasculaire et je devrai prendre des médicaments pour le reste de mes jours.
Depuis que j’ai fait cette crise, je suis devenue diabétique. Type 2. Je passe des examens de santé régulièrement avec le cardiologue qui m’a sauvé la vie, mais j’ai désormais une endoprothèse coronarienne. Parfois, j’ai peur qu’elle finisse par s’obstruer et qu’on doive la remplacer dans quelques années.
Tout le monde est différent. À chacun son corps. J’ai fait une crise cardiaque à 38 ans à peine. Nous devons cesser de prêter foi à ce stigmate social et prendre les symptômes de maladie cardiaque au sérieux, peu importe l’âge de la personne qui les éprouve.
S’il vous plaît, contribuez à conscientiser vos proches sur le fait que la maladie cardiaque frappe aussi les jeunes personnes. J’en suis la preuve vivante.
Pour plus d’information sur la prise en charge de la cardiopathie, adressez-vous à votre médecin ou à votre équipe de soins de santé.